La réponse à un appel à projet de la Fondation de France a été l’occasion de mettre des mots sur le projet de Tiers-Lieu associatif qui nous anime depuis quelques temps.
Ces derniers jours, Jean-Paul ROUX, Claire FANCHINI et moi-même avons oeuvré collectivement sur ce dossier et nous croisons les doigts en attendant le verdict.
Un merci particulier à l’association FRAMASOFT pour la mise à disposition d’outils collaboratifs en ligne, qui nous ont été fort utiles, le FRAMAPAD en particulier.
Ci-dessous, des extraits du dossier fraîchement rempli…
Objet statutaire :
L’association COOP1D.COM a pour objet de :
développer des initiatives propices à la coopération entre des travailleurs indépendants locaux du territoire de Baugeois-Vallée ;
faciliter les échanges de moyens et de compétences entre travailleurs indépendants, favorisant la créativité, la convivialité et l’innovation ;
promouvoir le développement et la gestion de projets au niveau local ;
créer du lien entre les travailleurs indépendants du territoire de Baugeois-Vallée et favoriser la mise en relation des travailleurs indépendants avec les entreprises et collectivités publiques locales;
communiquer collectivement sur les activités des adhérents à l’association ;
proposer un espace de réflexion sur des thématiques liées au travail partagé et solidaire.
Décrivez vos activités générales
L’association COOP1D.COM est une nouvelle association, créée en 2019. Elle a vocation à accompagner des travailleurs indépendants, sur le territoire de Baugeois-Vallée, dans le développement de projets collectifs. L’association ne gère actuellement encore aucun lieu. Le 1er espace qu’elle souhaite animer est le tiers-Lieu rural à l’origine de cette demande.
Notre structure est une nouvelle petite association, les décisions concernant le fonctionnement et les projets sont prises lors des assemblées générales mais aussi de groupes de travail réunissant les membres actifs de l’association. La formalisation des instances de décision ira de paire avec le développement de l’association et l’accroissement significatif du nombre de ses membres. Son bureau est constitué d’un président, M. Sébastien Meunier, et d’une trésorière, mme Claire Fanchini.
Le projet : Un tiers-lieu rural associatif à Baugé-en-Anjou
Résumé du projet :
Mettre en place et garantir le fonctionnement d’un espace de travail partagé permettant notamment:
le coworking de travailleurs indépendants installés sur le territoire de Baugeois-Vallée,
le télétravail de salariés habitant sur le territoire,
la maturation de projets pour des professionnels en transition de carrière ou jeunes diplômés en recherche d’emploi.
Parce qu’il facilite les échanges de moyens et de compétences entre travailleurs indépendants et qu’il favorise la mise en relation des acteurs de la vie économique, sociale, culturelle, publique et associative locale, ce projet permet nombre de collaborations entre des entrepreneurs freelance, des porteurs de projets, des entreprises et des collectivités territoriales (communauté de communes). Les membres de l’association et du tiers-lieu rural ont à coeur de participer au développement économique du territoire sur lequel ils sont installés et de promouvoir les collaborations socio-économiques possibles au niveau local.
Le projet s’articule sur le territoire de la communauté de communes Baugeois-Vallée, avec des actions sur une commune centrale : Baugé-en-Anjou.
Au départ, le projet est une réponse immédiate au besoin de deux travailleurs indépendants du territoire de partager un bureau pour mutualiser les moyens, compétences et coûts et remettre du lien social dans leur travail. Au fur et à mesure des discussions échangées avec les habitants des communes du territoire, nous pouvons rapidement dresser le constat qu’il existe un besoin d’un espace de travail partagé au niveau du territoire. Très vite, nous montons une association pour ouvrir le projet à d’autres participants. Nous décidons ensuite de recueillir les envies des freelances, porteurs de projets, salariés en télétravail, professionnels en transition et jeunes diplômés en recherche d’emploi et de prendre en compte les retours des acteurs publics et socio-économiques locaux pour construire le projet tel que nous le présentons aujourd’hui.
Le projet s’articule autour de besoins individuels et collectifs. Ceux-ci, complémentaires, alimentent nos motivations à s’impliquer dans ce projet.
Des besoins individuels :
gagner sa vie et développer son activité professionnelle
développer des liens sociaux dans le travail
mutualiser les moyens, compétences et coûts
travailler près de chez soi, limiter les déplacements et leur impact écologique
continuer à vivre en milieu rural (qualité de vie)
Des besoins collectifs, plus généraux :
contribuer à la limitation de l’exode rural
développer l’attractivité du territoire
limiter l’empreinte carbone liée aux mouvements pendulaires
Les besoins d’accompagnement à la création d’activités sont partiellement couverts par les collectivités locales (pépinières d’entreprises, zone d’activité…). Celles-ci répondent à des demandes individuelles mais ne génèrent pas de dynamiques collectives autour de l’échange de pratiques, de mutualisations, de dynamique de projets. L’ambition du tiers-lieu se situe précisément au croisement de ces manques, afin que les projections, formulations, mises en place de projets et montées en compétences, soient les concrétisations d’une réflexion et d’une élaboration sereine en complémentarité, issues de la maturation collective pluri-professionnelle.
Afin de répondre à ces besoins, nous souhaitons mettre en place un espace de travail partagé ayant pour vocation le coworking, le télétravail, et l’accompagnement de porteurs de projets. Il s’agira également de proposer des temps de réflexion collectifs permettant la création ou la mise en place de projets développés collectivement. L’aménagement des espaces permettra en outre de contribuer à la qualité de vie au travail des adhérents de l’association. Le bureau sera constitué d’un espace ouvert (open space), de bureaux permettant le respect de la confidentialité, d’une salle de réunion et d’espaces de convivialité.
Le projet s’est construit au fil des échanges avec des habitants du territoire. En effet, en milieu rural, les gens se connaissent et il est assez naturel que des échanges avec une personne nous amènent à la rencontre d’une autre. Ainsi, de fil en aiguille, nous avons rencontré une dizaine d’indépendants qui nous ont fait part de leur volonté de mettre du collectif dans leur activité. Leurs besoins s’exprimant de différentes manières : l’entraide professionnelle, le lien social, la mutualisation d’outils, et aussi parfois la mutualisation d’espaces. Nous avons été interpellés par des salariés pratiquant le télétravail à domicile qui nous ont expliqué que ce projet pouvait répondre à certains de leurs besoins, sous réserve d’aménagements d’espaces particuliers. De plus, un habitant du territoire, qui prend le temps de construire un projet de création d’activité, est venu nous rencontrer. Nous n’avions pas, au départ, pensé accueillir ce type de public, mais il nous a semblé qu’il s’agissait d’une très bonne idée.
En plus des rencontres avec des habitants, nous avons aussi longuement échangé avec des élus de la communauté de communes afin d’articuler au mieux notre projet avec les dispositifs existants. L’oreille fut attentive et une collaboration avec la collectivité et en train de se mettre en place.
Objectifs du projet
1 – apporter des solutions locales (rurales) aux évolutions des modes de travail (Freelance, télétravail, transition de carrière…)
2 – Promouvoir la mise en commun de moyens et compétences et le développement de projets collectifs au niveau local
3 – Créer du lien et participer à l’épanouissement personnel dans le travail
4 – proposer un espace de réflexion et d’expérimentation sur les modes de travail de demain
Actions à mettre en œuvre
Aménager et mettre à disposition des espaces de travail :
pour travailler seul ou à plusieurs
pour dynamiser des échanges professionnels
pour tisser du lien social entre des habitants
Imaginer des outils collectifs visant à dynamiser des activités économiques individuelles
outils de communication partagés (annuaire web,…)
mise à disposition d’équipements numériques (copieur, vidéoprojection,…)
Animer des temps de dynamique collective :
un petit déjeuner mensuel d’échange de pratiques, de bons plans, de (bonnes) nouvelles, de rencontre avec les acteurs économiques/sociaux/associatifs locaux : le COOP1DK
des temps de convivialité, des soirées débat, …
En participant au développement individuel des activités des membres de l’association et en proposant une solution à l’isolement des travailleurs indépendants, salariés en télétravail et professionnels en transition de carrière installés en campagne, le tiers-lieu rural permet de concilier développement économique, bien-être individuel et liens sociaux. Cette contribution au développement économique local s’inscrit dans une volonté d’enracinement de professionnels, de travailleurs indépendants, d’inscription de nouveaux projets et services qui concernent non seulement ces personnes, mais aussi leurs familles, qui sont autant de personnes pouvant par déclinaison, contribuer au commerce local, au maintien de l’enseignement en zone rurale, au développement associatif…Nous souhaitons échanger, expérimenter et partager pour imaginer des modèles économiques adaptés à la ruralité.
Au delà des engagements individuels, nous souhaitons contribuer à permettre à des habitants de construire concrètement une forme d’activité professionnelle cohérente avec des valeurs liées au développement durable.
Permettre à des gens de partager quotidiennement des espaces, c’est laisser toute sa place à l’informel, à la spontanéité des échanges. De ces échanges naîtront des initiatives professionnelles, des projets à plusieurs, des collaborations que nous n’avons probablement pas imaginé. Naîtront aussi sûrement des initiatives liées à des problématiques de la vie quotidienne : Suis-je la seule à chercher une solution de garde d’enfant qui pourrait concilier activité professionnelle et allaitement ? Quelqu’un souhaiterait-il faire du covoiturage pour aller au bureau ou à tel autre endroit ?…
Notre projet s’adresse également aux plus fragiles que représentent les personnes en transition de carrière ou les jeunes diplômés en recherche d’opportunités/création de projets. Ces professionnels sont souvent sujets à une fragilité économique ou psychologique. Leur proposer un espace d’échange, de réflexion, de travail ou de maturation de projets/d’idées est une réponse très concrète à leurs difficultés.
La solidarité fonctionne bien quand les gens se sont apprivoisés, quand ils ont eu l’occasion d’apprendre à se connaître, quand ils ont eu l’occasion de se rencontrer. Mettre à disposition un espace de rencontre, alors qu’ils ne cherchaient “qu’un espace de travail”, c’est enclencher des processus de solidarité locale.
A ce jour, une dizaine de personnes se sont déjà engagées sur le projet. Ce nombre nous permet encore de prendre les décisions ensemble, lors de rencontres, sans passer par des instances représentatives. A terme, l’évolution du nombre d’adhérents nous obligera peut-être à faire autrement. Ce genre de décisions devront être prises en assemblée générale. De plus, l’évolution du projet s’appuyant sur des partenariats locaux (collectivités, fondations, …), des rencontres avec les partenaires sont organisées au fur et à mesure des besoins.
La dynamique locale est au cœur de ce projet. Le développement d’activités économiques d’indépendants, la colocation de bureaux, ne justifieraient pas seuls le projet associatif que nous portons. Au delà des effets individuels, il s’agit bien de créer collectivement un impact local : permettre à des auto-entrepreneurs de répondre ensemble à des projets, d’identifier des manques en terme de réponse économique locale, de se positionner comme chef de projet ou sous-traitant au gré des contrats, d’accompagner des porteurs de projet dans la formalisation d’une offre cohérente sur le territoire, donner envie de venir s’installer avec nous ..
Calendrier du projet
Sept/Oct 2019 : rédaction du projet et des dossiers de subvention.
Nov/Dec 2019 : réalisation des travaux d’aménagement des espaces (chantiers participatifs…)
Janvier 2020 : inauguration du tiers-lieu
de janvier à décembre 2020 : 1ere année de fonctionnement
Janvier 2021 : bilan 1ere annnée
de janvier à décembre 2021 : 2eme année de fonctionnement
…
Les bénéficiaires visés sont des indépendants locaux, des salariés qui pratiquent déjà le télétravail à domicile, des porteurs de projet en amont du démarrage de l’entreprise, des professionnels en transition de carrière et des jeunes diplômés en recherche d’emploi.
La communication sur le projet sera effectuée largement sur le territoire, avec un affichage chez les commerçants, une publication dans les parutions de la collectivité, et nous l’espérons une parution dans la presse locale.
Nous espérons arriver à une vingtaine d’adhérents dans les semaines à venir, et à une dizaine de colocataires du tiers-lieu dans les premiers mois suivant l’ouverture.
L’idée est d’impliquer au maximum l’ensemble des adhérents de l’association. La démarche de Coop1D se veut participative. Les adhérents organisent et investissent les projets de l’association et s’engagent à prendre part aux actions du collectif.
Il s’agit ici de proposer des espaces de travail adaptés aux besoins de chacun (open space, bureaux permettant la confidentialité des échanges, salle de réunion), louables selon les besoins, à l’heure, à la journée, à la semaine, au mois. Sera également mis à disposition un espace convivial permettant de se communiquer des infos pratiques, des analyses, des conseils, du soutien, autant de dynamiques favorisant l’implication et l’adhésion dans la durée au projet. Il s’agira aussi d’organiser régulièrement des temps d’échanges entre les membres.
Les habitants seront invités largement lors de portes ouvertes annuelles. Par ailleurs, une campagne de financement participatif donnera la possibilité aux habitants de nous soutenir financièrement.
Le projet sera présenté aux entreprises locales afin qu’elles puissent informer leurs salariés et apporter des solutions à des problématiques d’emploi local : développer le télétravail mais aussi faciliter l’embauche de collaborateurs originaires de régions éloignées, en proposant un espace de co-working ou télétravail possiblement adapté à la situation professionnelle de leurs conjoints.
Pour la mise en oeuvre du tiers-lieu, nous devons mobiliser des compétences en animation, en aménagement d’espace, en comptabilité, en accueil, en communication … Pour cela, nous nous appuyons sur les compétences professionnelles des adhérents, chacun offrant à l’association un peu de son temps. Il s’agit ici d’une démarche classique de bénévolat valorisable.
A ce jour, 4 adhérents ont déjà été impliqués, autour de la réflexion collective sur le projet, de la rédaction de documents, de la mise en œuvre des supports de communication… Nous n’avons pas recensé de besoins immédiats de formation, nous n’hésiterons pas à nous tourner vers la DDCS dès que le besoin apparaîtra, et à activer des financements FDVA.
Moyens matériels
Afin de réaliser ce projet, les besoins en matériel sont relativement importants. Il s’agit ici de louer des locaux, de les meubler et de les équiper…
Les loyers et les charges seront financés conjointement par les adhérents et la collectivité partenaire, dans l’idée que sur 2m2 : 1 est nécessaire aux activités économiques individuelles et l’autre à l’émergence de dynamique collective favorable au développement territorial.
Le besoin qui précède à la rédaction de cette demande se situe autour des investissements en mobilier et équipements. Aménager des espaces de coworking, des bureaux, une salle de réunion, un espace “cuisine” de convivialité, le tout sur environ 50m2 requiert quelques moyens. Le pointage de mobiliers sur catalogue ajouté à celui d’un fournisseur de matériel de bureau (pour le copieur, videoprojecteur, matériel informatique et réseau..) nous annoncent un budget prévisionnel d’investissements entre 12000 et 15000€.
Ces investissements nous permettent de garantir des recettes de fonctionnement sur les années à venir.
Aspects innovants du projet
Nos actions s’appréhendent autant d’un point de vue économique que d’un point de vue social. Ces deux approches sont trop rarement conjointes. De plus, il n’existe pas à ce jour d’alternative crédible à ce projet sur le territoire. Enfin, sa dimension écologique (réduction de l’empreinte écologique des déplacements vers l’entreprise, mutualisation des outils de travail, des espaces) correspond idéalement aux exigences actuelles auxquelles les projets innovants d’aujourd’hui doivent se plier.
Le tiers-lieu permettra à des gens de statuts différents de “travailler” au même endroit. Entrepreneurs, salariés, professionnels en transition, partageront le même espace. Des métiers différents pourront cohabiter. Des projets naîtront spontanément de ces rencontres.
La mixité des publics est importante dans ce projet : le regard sur l’autre en sera certainement modifié.
Valorisation du projet
Nous avons déjà mis en route le site internet de l’association. Il servira de base de communication sur le projet de tiers-lieu rural. Il s’accompagne d’une page Facebook et d’une newsletter permettant d’informer régulièrement les adhérents de l’association et les sympathisants.
De plus, le site web permettra d’héberger les productions écrites permettant le partage d’expérience sur ce projet.